Nicolas Jean, c’est un jeune et sympathique Lyonnais qui a troqué sa licence physique-chimie contre une licence IV. Le monde de la brasserie et de la restauration, il en connaît tous les codes. Ce job de contacts, il l’a découvert chez lui, dans la capitale des Gaules, puis affirmé ici, dans le sud de la France. Depuis sept ans, il a jeté l’ancre quai Aspirant-Herbert, sur les bords du canal Royal, à Sète.
Lui et son associé François Domingues ont relancé le Boucanier, une institution tombée un temps dans l’oubli, connue des Sétois depuis 1969. Par petites touches décoratives, et dans une ambiance savamment tamisée, ils ont redonné aux murs une patine d’antan qui vogue entre chaleureuse taverne gourmande et maison des plaisirs charnels pour pirates partis trop longtemps en mer. Un kamasutra subliminal, des cordages tressés façon corset, des miroirs dorés et une galerie de personnages tout droit sortis d’un monde interlope, le Boucanier propose un moment de volupté lové dans de larges fauteuils noirs ou des chaises Louis XVI.
A moins qu’on ne préfère les tabourets de bar en métal le temps d’une généreuse ardoise de tapas, avant de s’offrir une dorade ou une lotte, une entrecôte d’Aubrac ou un travers de parc des montagnes. « On change la carte tous les jours, parfois deux fois par jour en fonction des arrivages », raconte Nicolas qui opte pour le circuit-court et une cuisine française traditionnelle qui régale. Comme cette tentacule de poulpe ou encore ce thon rouge mi-cuit en croûte de coriandre qu’il recommande avec le Mas de l’Ecriture. « Les vins des Fulla sont parfaitement équilibrés. La puissance aromatique de la cuvée Émotion n’éteint pas le plat, au contraire, elle le sublime. C’est une valeur sûre », renchérit Nicolas qui peut servir jusqu’à 80 couverts à l’intérieur et 70 en terrasse, avec vue immédiate sur les bateaux et un Mont Saint-Clair éclairé par le soleil tardif des belles nuits d’été.
Le Boucanier est ouvert tous les jours (12h30-15h et 18h30-22h30). Prix moyen : 35 €. Adresse: 4, quai Aspirant-Herbert. 06 50 65 56 26. A savoir : jusqu’au 15 septembre, le restaurant présente les portraits abstraits de la peintre sétoise Francine Laurent.