🍇« La fermentation des jus de la vendange 2024 se déroule très bien »
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Vous avez achevé la cueillette des raisins le 25 septembre. Comment s’est déroulée la vendange 2024 au Mas de l’Ecriture ?
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Avec Léa, nous sommes très satisfaits de la qualité. Nous avons rentré de très beaux raisins sur nos dix hectares de vigne et les volumes sont suffisants pour produire un très joli millésime bien équilibré. Comme nous vinifions dès la première journée, nous avons pu constater que les jus sont très beaux, avec une restitution aromatique déjà développée, une grande fraîcheur et une belle expression de la typicité des Terrasses du Larzac. Pour la syrah, c’est une année assez exceptionnelle en qualité et en volume. Le mourvèdre est également parfait.
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Tous les cépages sont-ils logés à la même enseigne ?
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Oui, sauf pour le grenache. Nous avons assisté à un phénomène de coulure qui a contracté son volume. Au Mas, nous cultivons des cépages précoces, tardifs et intermédiaires. Et il arrive que les événements climatiques, comme la pluie, le froid ou le vent, aient plus ou moins d’impact en fonction du stade végétal des cépages. Au moment de la floraison, ces conditions météo ont fait avorter la fleur d’une partie de notre grenache. Cela signifie que les pousses ne vont pas à terme. Le phénomène semble assez général sur le terroir. Nous avons donc moins de grenache qu’espéré, mais suffisamment pour réussir nos assemblages le moment venu.
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La tradition raconte qu’à la fin de la récolte tous les vendangeurs sont réunis. Ce fut le cas au Mas de l’Ecriture ?
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Bien sûr ! Deux jours après la fin de la cueillette, nous avons partagé notre repas de vendanges le 27 septembre avec la colle. Nous avons déjeuner ensemble au Pressoir, à Saint-Saturnin. C’était une très agréable équipe de vendangeurs, composée de sept femmes et cinq hommes du cru, qui s’est particulièrement impliquée dans la qualité de la cueillette. Tous les vendangeurs ont été très attentifs en récoltant les plus belles grappes, en évitant de ramasser des feuilles au milieu des raisins et déposant délicatement les seaux dans la benne. Le geste est important, car il ne faut pas exploser le raisin. Le fait d’arriver intact à la cave est un gage de qualité.
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Quelle est la prochaine Ă©tape en cave ?
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Comme d’habitude, nous commençons la vinification dés le premier jour. Actuellement, les cuves sont sèches, c’est-à -dire qu’il n’y a plus de sucres résiduels. La vinification se déroule très bien. Elle va se poursuivre durant tout le mois d’octobre. La phase de remontage est derrière nous et la phase de pigeage s’achève. Nous allons entrer dans la phase de fermentation malolactique (1) qui suit la fermentation alcoolique. Cette phase se fait sous marc, c’est-à -dire que le marc est encore dans les cuves.
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A quel moment commencerez-vous l’opération du vin de presse ?
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Fin octobre début novembre, nous procéderons à cette phase. D’abord, nous soutirerons le jus que nous transférons dans une autre cuve. C’est le vin de goutte. Ensuite, nous extrairons le chapeau de marc composé de pulpe, de pépins et de peaux. En passant cette matière au pressoir, on obtient le vin de presse. Une fois cette opération réalisée, on analyse le vin de presse, on le goûte et on le laisse décanter par gravité. Puis, on le pompe par le haut afin d’éviter tout dépôt. La dernière phase consiste à réassembler le vin de goutte au vin de presse.
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(1) La fermentation malolactique se traduit par une diminution de l’acidité des jus. Elle permet une stabilisation et un assouplissement du vin.